[FR]
Vernissage vendredi 10 octobre en présence des artistes, 18h-21h
Le duo français MURMURE, basé à Caen et révélé par le prisme de l’art urbain, revient à Paris cet automne pour sa 3e exposition personnelle à la Galerie LJ, avec une nouvelle série de peintures et de dessins inédits, dont le titre sonne comme un avertissement : La fête est finie.
MURMURE détourne une quinzaine d’années l’imagerie populaire pour en révéler les contradictions, dans une approche picturale à la fois élégante et corrosive. Après avoir exploré les enjeux environnementaux dans leurs précédentes séries, leur travail se déploie aujourd’hui vers une critique plus large de la société contemporaine et de ses absurdités. La réalité y a dépassé la fiction.
Dans cette nouvelle exposition, MURMURE convoque des scènes du quotidien contaminées par la violence et le consumérisme : ménagères armées comme des miliciennes, enfants déguisés en gangsters de pacotille, prêtres et policiers plongés dans des décors sucrés et grotesques. Le duo bouscule également notre rapport à l’écologie et à l’effondrement : vaches normandes échouées sur une banquise, poissons vendus au prix des métaux lourds, centrales nucléaires déplacées ou explosées… Tout semble absurde, mais tout est tristement crédible. MURMURE interroge la spectacularisation du désastre : une explosion nucléaire devient objet de contemplation muséale, un feu de forêt se mue en gâteau d’anniversaire… La catastrophe devient divertissement jusqu’à écœurement.
Le travail de MURMURE se caractérise par une tension constante entre l’apparente légèreté de formes empruntées à l’univers pop et la gravité des thématiques abordées. Cette ambiguïté volontaire engage le regardeur dans un double mouvement : d’abord séduit par l’esthétique des œuvres, il se trouve rapidement confronté à la portée critique qu’elles véhiculent. En filigrane, un constat s’impose : derrière l’illusion festive, la réalité a définitivement pris le dessus.
Avec La fête est finie, MURMURE poursuit son constat d’une époque en perte de repères, oscillant entre fascination et désenchantement. L’exposition dresse un miroir d’une réalité trop absurde pour ne pas en sourire, trop inquiétante pour en rire vraiment. Même lorsque tout s’effondre, la catastrophe garde des allures de spectacle. Entre ironie et cynisme, MURMURE rappelle que la fête est belle et bien finie : notre époque n’a plus besoin de caricature, car elle est déjà son propre pastiche.
[ENG]
Show opening with the artists Friday, October 10, from 6pm to 9pm.
French artist duo MURMURE, based in Caen (northern France) first got known through urban art. They return to Paris this Fall for their third solo exhibition at Galerie LJ – with a new series of original paintings and drawings –, the title of which sounds like a warning: La fête est finie (The Party is Over).
For over fifteen years, MURMURE has been reworking popular imagery to reveal its contradictions, in a pictorial approach that is at once refined and corrosive. Having previously explored environmental issues in their earlier series, their work now expands into a broader critique of contemporary society and its absurdities. Here, reality has overtaken fiction.
In this new exhibition, MURMURE presents everyday scenes infiltrated by violence and consumerism: housewives armed like militia, children dressed as makeshift gangsters, priests and police officers immersed in sweet and grotesque settings. The duo also challenges our relationship with ecology and collapse: cows stranded on an ice floe, fish sold at the price of heavy metals, nuclear power plants relocated or exploding… Everything seems absurd, yet everything is disturbingly plausible. MURMURE questions how we turn disaster into a spectacle: a nuclear explosion becomes an object of museum contemplation, a wild fire turns into a birthday cake… Catastrophe becomes entertainment to the point of nausea.
MURMURE’s work is characterized by a constant tension between the visual levity borrowed from the pop imagery, and the gravity of the themes addressed. This deliberate ambiguity engages the viewer in a dual experience: first captivated by the visual impact of the works, they are quickly confronted with the critical weight they carry. Beneath it all, one conclusion becomes clear: behind the festive illusion, reality has definitively taken over.
With La fête est finie, MURMURE continues their observation of an era losing its bearings, oscillating between fascination and disillusionment. The exhibition holds up a mirror to a reality too absurd not to provoke a smile, yet too unsettling to laugh at. Even as everything collapses, catastrophe retains the trappings of spectacle. Between irony and cynicism, MURMURE reminds us that the party is indeed over: our era no longer needs caricature, for it has already become its own pastiche.