La Galerie LJ présente « GARB-AGE », le premier solo show en ses murs du duo d’artistes français MURMURE, alias Paul Ressencourt (né en 1981) et Simon Roche (né en 1983). Diplômés des Beaux-Arts de Caen, ils interviennent de- puis 2010 dans l’espace urbain en collant et peignant sur les murs leurs sujets en noir en blanc, détournant le contexte de l’emplacement au profit d’une narration picturale acerbe.
Au croisement d’artistes au trait graphique tels que Banksy, Pejac, Levalet, ou encore Ernest Pignon Ernest, ils portent à travers leurs dessins un regard incisif sur notre environnement naturel détruit par les excès du monde industriel. L’emplacement choisi pour coller un sujet, qu’ils considèrent comme complément narratif du dessin, ou bien un petit détail ajouté sur l’image, apportent toute leur pertinence à la problématique traitée, et deux niveaux de lecture pour le regardeur. Leurs installations dialoguent avec l’environnement grâce, notamment, au réalisme obtenu par la technique de la pierre noire.
Habitué des festivals de street art, le duo MURMURE a participé ces dernières années à NuART (Stavanger, Norvège), V-ROX (Vladivostok, Russie), ou PowWow Rotterdam (Pays-Bas). Après plusieurs expositions collectives à Paris et à Caen, « GARB-AGE » est leur solo show le plus ambitieux à ce jour, et rassemble une vingtaine d’oeuvres sur papier inédites de moyen et grand format.
Le sac poubelle y est ici représenté comme symbole et comme matériau. Symbole d’une planète défigurée par la consommation de masse, le sac plastique devient l’emblème de la dégradation de l’environnement, et par extension celui des problématiques écologiques qui préoccupent particulièrement la génération des «millennials». Le plastique noir du sac poubelle, dont les reliefs particulièrement réalistes sont rendus au graphite et au fusain sur papier, forme ici une baleine, là une nuée d’oiseaux, ou bien une mer d’huile, épaisse, sombre et luisante, que vient troubler la minuscule pointe colorée d’un bateau ou d’une plateforme pétrolière.
Ces sujets offrent à MURMURE l’occasion de questionner la responsabilité du spectateur face aux catastrophes écologiques actuelles, le rapport de l’homme avec les nouvelles technologies, et lui-même, et notre action relative pour enrayer le désastre annoncé. Dénoncer le «GARB-AGE», le siècle poubelle, pour mieux le résorber ?