Through oversized faces of primates and busts of elephant calf and cow, French artist Quentin Garel examines the pomp and gratuitous impulse behind hunting for sport. His large-scale sculptures cast in bronze or carved from wood evoke taxidermied trophies of wild animals. Often scaled to greet the viewer at eye level or tower well above human stature as they appear to emerge from the ground or wall, the imposing works “modify our relation to sculpture and to what it represents. It creates distance and intimacy at the same time,” the artist shares.
Garel tells Colossal that he became interested in the animal kingdom about 20 years ago when considering human consumption and how the preservation of a dead creature could become “a symbol of man’s pride.” His intent was “not to denounce hunt(ing) as a practice but rather to show how ridiculous men can be when showing off their social success.” This critique evolved into a variety of bestial creations, including archeological works of skulls, jaws, and skeletal fragments that further extrapolate the fraught relationship between humans and animals.
At the moment, Garel is working on a public fountain commission and a series grounded in polymorphism, which will be shown in London in the coming months. He has a limited-edition octopus print available from Galerie LJ, where he’s represented, and you can follow his practice on Instagram.
Anomal : qui présente un caractère d’irrégularité. Anomal, animal, anormal, du grec anômalos, inégal. En botanique, le terme qualifie une espèce inclassable, comme l’est le travail de Quentin Garel. Sculpteur travaillant le bois, le bronze, comme le fer, l’artiste diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris puise son inspiration dans l’archéologie et les musées d’histoire naturelle pour créer son propre bestiaire qu’il présente depuis le 25 janvier 2020, dans une exposition monographique d’œuvres récentes au domaine départemental de Chamarande. Quel plus bel écrin qu’un château du XVIIe siècle bâti dans le plus pur style Louis XIII – attribué à Nicolas de L’Espine, architecte du roi – pour y dresser une quarantaine de pièces monumentales, tels les totems emblématiques, d’une parodie du trophée de chasse à courre anticipée ! Car tantôt réaliste, tantôt fantastique, la figure de l’animal est ici domestique, figée dans une expression d’un réalisme troublant. Quentin Garel dessine, sculpte, polit jusqu’à ce que la matière vivante du bois et de ses veines corresponde exactement à son dessein, et si l’ancien résident de la Casa Velazquez de Madrid utilise la tronçonneuse comme outil de dégrossissage, le fusain et la craie lui permettent de réaliser des esquisses préparatoires dont les dégradés de gris et l’expressivité des regards révèlent toute la virtuosité d’un travail à la main empreint de tradition. Dans l’esprit d’un cabinet de curiosité futuriste et géant, Garel instaure ici un dialogue avec « l’anomalité » révélée de ses sujets dont la matière, bois et bronze, entre en résonance avec le classicisme des lieux. L’exposition initiée le 25 janvier est prolongée jusqu’au 14 juin inclus ! En accès libre, le mercredi de 14 à 18h, et les samedi et dimanche de 13h à 18h en juin. Le parc est ouvert tous les jours de 9h à 20h de juin à septembre. Plus d’informations ici !
Quentin Garel ne pouvait rêver plus bel écrin pour ses sculptures animalières que le domaine de Chamarande ! Le château lui offre le décor idéal d’un cabinet de curiosités. L’artiste, dont on a déjà pu voir les œuvres en 2016 au Muséum d’histoire naturelle, laisse s’échapper ses créatures dans les salons, environnées de grandes esquisses – superbes ! Têtes de girafe ou d’autruche, mâchoire de crocodile ou pièce de squelette, l’œil est constamment aux aguets, ne sachant s’il est confronté à la réalité ou bien à une vision fantasmée. Peu importe, l’œuvre est stupéfiante, inclassable ! Une visite à prolonger absolument dans le parc.
Mine de rien, ça lui plaît de tromper son petit monde avec ses animaux venus du fond des âges à moins que, au contraire, ils aient déjà muté et appartiennent à notre futur. Ça lui plaît aussi de présenter des bronzes qui ont un aspect de bois flotté à moins que ce ne soit l’inverse. Le visiteur s’y perd et lui s’amuse. Quentin Garel travaille sur le monde animal depuis vingt ans déjà. Vingt ans qu’il a ouvert son regard sur la beauté animale et sur sa diversité. Et pourtant il n’est ni sculpteur animalier ni militant de la cause animale. Il est dans un autre registre, il témoigne, il interroge, il met en scène pour mieux interpeller… et observe les réactions du public de son œil malicieux. Cela se passe à Saint-Pierre-de-Varengeville en Seine-Maritime. A partir d’une approche « scientifique » tel un archéologue, il étudie la morphologie des animaux, leurs ossements en se documentant notamment dans les musées d’archéologie ou d’histoire naturelle. Le rendu final est réaliste, les proportions sont respectées et le visiteur arrive à les associer aux animaux. Sauf que, à la manière d’une anamorphose, ils sont légèrement déformés, un brun monstrueux et n’ont jamais vraiment existé. L’artiste va accentuer un détail de l’animal pour le rendre extra-ordinaire. Il va même jusqu’à leur donner des noms à résonance latine pour aller au bout de l’illusion d’une supposée découverte archéologique : « Vertebrata » « Gigantodobemus ».
En même temps qu’il donne à voir ces crânes ou squelettes d’animaux, il nous questionne nous les humains, sur nos propres travers et nos vanités. Son approche anatomique presque académique atteste d’une connaissance maîtrisée des morphologies qui lui permet justement de mieux s’en éloigner. Et c’est là qu’intervient le geste de l’artiste notamment avec son travail sur les trophées. Les animaux sont présentés comme des trophées de chasse mais nous sommes dans le détournement et dans l’inversion des rôles. Ils ne sont pas des trophées et au contraire, ce sont eux qui semblent plutôt nous fixer et nous interroger du fond des âges. Ces animaux sont-ils nos contemporains ou des témoignages d’un lointain passé ou d’un futur proche ? C’est là que l’artiste vient brouiller les cartes. Il interroge ainsi à la fois notre rapport au temps et questionne notre identité. Qui est l’homme et qui est l’animal ?
La mise en scène du centre d’art a pris le parti de présenter les sculptures en correspondance avec les immenses dessins qui servent de phase préparatoire à la réalisation des sculptures. Car Quentin Garel -Prix de dessin de l’académie des Beaux-Arts en 1995 et 2003- excelle autant dans le dessin que dans la sculpture. Réalisés au fusain, sortes de «palimpsestes» géants, ils sont eux mêmes enchevêtrements d’études et superpositions de formes animales qui viennent encore ajouter à la richesse du propos. Des études préparatoires qui sont des œuvres à part entière, de par leur format -qui peut aller jusqu’à 11 mètres de long- et de par la fascinante précision du trait ou encore l’harmonie d’une vraie composition qui se dégage de l’ensemble .
Dans son travail de sculpteur, il brûle le bois, il le sable, pour recréer la peau de l’animal, instaurant un jeu subtil entre le sujet, l’animal et la matière des matériaux utilisés. Puis dans un deuxième temps, il fait réaliser à partir des oeuvres « originales » en bois, des bronzes qui sont travaillés de telle manière que seul le toucher permet de faire la différence entre le travail du bois et celui du métal. Quentin Garel est aussi un illusionniste.
Avec le centre d’art de Saint Pierre de Varengeville et Quentin Garel, l’histoire avait commencé dès les débuts de la création du Centre avec l’acquisition du Grand Masque de gorille III en bronze qui a pris place dans le jardin. C’est aussi une histoire de famille aussi avec l’achat du « Panthéon de l’art » de Philippe Garel (le père) présenté dans le superbe sous-sol voûté du château qui fait office de sanctuaire.
Cette rétrospective de 20 années consacrées au travail sur les animaux est pour l’artiste comme une consécration et peut-être aussi l’occasion de tourner la page et de passer à un autre sujet qui pourrait peut être, être un travail sur nous, les humains : « Ça me taraude depuis quelques années. Je m’étais interdit de toucher à la figure humaine à cause de mon père, mais je pense que j’y viens, à 40 ans passés ! »
Marie-Pierre Sensey
Quentin Garel est diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (1998) et a été résident de la Casa Velazquez de Madrid promotion (1998-1999)
A l’occasion d’un reportage sur le salon Révélations qui a ouvert ses portes hier au Grand Palais où Quentin et son père Philippe Garel sont les invités du stand du Fonds de Dotation Carré Rive Gauche, France 2 est venue tourner pour l’émission TéléMatin un reportage dans le loft-atelier parisien de Quentin, et à la galerie. De belles images de notre exposition en cours et des dessins qu’il prépare pour Venise à son atelier ! Révélations au Grand Palais : jusqu’au 8 mai 2017
+ infos: https://www.revelations-grandpalais.com/fr/ Grand Palais, métro Champs-Elysées Clémenceau (13)
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