[FR]
La galerie est heureuse de présenter “L’Oiseau de Feu”, la première exposition personnelle en France de Nastaran Shahbazi, artiste d’origine iranienne installée à Paris depuis une quinzaine d’années.
Nastaran Shahbazi est née à Téhéran en 1982. Après avoir obtenu un diplôme en design graphique à l’Université Azad (Art et Architecture) de Téhéran en 2005, elle est venue poursuivre ses études en France (École des Gobelins en 2009, Master 2 en arts visuels à Paris VIII en 2012). Après quelques années à Hong Kong de 2014 à 2017, elle revient s’installer définitivement à Paris.
Son propre parcours en tant qu’artiste a été marqué par sa mobilité – de Téhéran à Paris à Hong Kong, puis de nouveau en France. Elle s’est concentrée de 2009 à 2014 sur diverses méthodes de gravure en combinant des techniques numériques et artisanales. Au cours de ces années, la gravure et le monoprint sont devenues ses techniques de prédilection, et elle a créé différentes séries axées sur l’imagerie mentale, parfois en adoptant des références poétiques, cinématographiques et littéraires.
En travaillant sur les techniques d’impression, elle s’est éloignée des éléments illustratifs, ce qui l’a amenée à exprimer des significations ou des expériences émotionnelles. Cela est dû aux expériences directes et uniques qu’elle a acquises lors de sa propre émigration, qui ont profondément modifié son parcours artistique. Le souhait d’exprimer des sentiments profonds à propos des discontinuités historiques, de la dispersion, de la diaspora et de l’isolement, sont les thèmes clés du travail et de la pratique artistique de Nastaran Shahbazi. Elle se consacre désormais entièrement à la peinture, qui est devenu son principal médium, et dont la palette des couleurs lui permet d’exprimer un plus grand nombre d’émotions et d’expériences.
Bouleversée par la sensualité et la chair, Shahbazi propose une nouvelle série de peintures inspirée de sa découverte des expressionnistes allemands, du monde de la danse et des ballets russes. La relecture d’un vieil exemplaire du Ballet de Boris Kochno, ainsi que la redécouverte des oeuvres de Paola Rego, Bonnard et Vuillard, furent un vrai choc pour son oeil. Le titre de l’exposition, “L’Oiseau de feu”, est une référence au ballet éponyme, qui trouve son origine dans le conte russe écrit par Igor Stravinsky et popularisé en France par le chorégraphe Maurice Béjart.
Travaillant pour cette série autour du mouvement, et du sensible au sens charnel du terme, Nastaran Shahbazi explore les corps qui s’émeuvent ou qui se plient aux exigences des chorégraphes. Dans un registre plus introspectif, mélancolique et profond, les toiles s’épanchent sur les états d’âme de la peintre, sous les traits de jeunes danseurs aux corps fluides, dans les coulisses, dans les loges ou sur scène. Dans la continuité de son récent travail sur la vie nocturne parisienne et les libertés qu’offre une vie à l’occidentale, qu’elle a totalement embrassées, Shahbazi entreprend d’exorciser ce qui la hante, les spectres qui l’ont suivis d’Iran en France, et la triste actualité qui les lui rappellent. Ses oeuvres sont, au contraire, une ode à la vie, aux plaisirs charnels, à la liberté des corps.
[ENG]
We are pleased to present “The Firebird”, the first solo exhibition in France by Iranian artist Nastaran Shahbazi who has been based in Paris over the past fifteen years.
Nastaran Shahbazi was born in Tehran in 1982. After graduating in graphic design from Azad University (Art and Architecture) in Tehran in 2005, she moved to France to her studies (a degree at École des Gobelins in 2009 and a Master in Visual Arts at Paris VIII university in 2012). After a few years in Hong Kong from 2014 to 2017, she returned to settle permanently in Paris.
Her own journey as an artist has been marked by her mobility – from Tehran to Paris to Hong Kong and back to France. She focused from 2009 to 2014 on various printmaking methods combining digital and handmade techniques. During these years, printmaking and monoprinting became her favorite techniques. She created different series, focusing on mental imagery, sometimes adopting poetic, cinematic and literary references.
As she worked on the print techniques, she moved away from illustrative elements, which led her to express meanings or emotional experiences. This is due to the direct and unique experiences she gained during her own emigration, which deeply changed her artistic path.
The desire to express profound feelings about historical discontinuity, dispersion, diaspora and isolation are key themes in Nastaran Shahbazi’s work and artistic practice. She now devotes herself entirely to painting, which has become her main practice, and which color palette helps her expressing a wider range of emotions and experiences.
Moved by sensuality and the flesh, Shahbazi proposes a new series of paintings inspired by her discovery of German expressionism, dance and the Russian ballet. Reading again an old copy of Boris Kochno’s Ballet, as well as rediscovering the works of Paola Rego, Bonnard and Vuillard, have been a real shock for her eye. The title of the exhibition, “The Firebird”, is a reference to the eponymous ballet which originated in the Russian tale written by Igor Stravinsky and popularized in France by the choreographer Maurice Béjart.
For this new series, Shahbazi worked on the concepts of movement and how the body can translate emotions, Nastaran Shahbazi explores the moves of the anatomy when it meets the demands of choreographers. In a more introspective, melancholic and deeper consideration, the paintings reveal the painter’s state of mind, under the features of young dancers with fluid bodies, backstage, in the dressing rooms or on stage. In the continuity of her recent work on Parisian nightlife and the freedom offered by the Western lifestyle, which she has totally embraced, Shahbazi undertakes to exorcise what haunts her, the spectres that followed her from Iran to France, and the sad current events that remind her of them. Her works are, on the contrary, an ode to life, to carnal pleasures, to the freedom of bodies.